Oui, les sprays nasaux sont déconseillés pour le coronavirus

Face à l’ampleur de la pandémie de coronavirus, plusieurs pays ont contraint leur population à se confiner pour atténuer les conséquences désastreuses de cette crise sanitaire. Les hôpitaux semblent submergés par le nombre grandissant de malades placés en soins intensifs, alors que le bilan des décès s’élève à plus de 24 000 décès dans le monde. En France, la crise sanitaire continue de prendre de plus en plus d’ampleur, avec près de 1700 morts dont 365 enregistrés en seulement 24 heures. Parfois confondue avec une grippe, l’infection causée par le coronavirus peut donner lieu à une congestion ou un écoulement nasal. Pourtant, les médecins déconseillent d’utiliser les sprays nasaux pour traiter la maladie, comme l’expliqueBFM TV.

Depuis le début de la pandémie, de nombreuses informations trompeuses circulent sur les réseaux sociaux concernant le traitement du Covid-19. Face aux fausses informations, l’Organisation Mondiale de la Santé a décidé de lancer un plan de lutte contre “l’infodémie”. Elle s’attaque alors aux rumeurs les plus communément véhiculées sur certaines plateformes. Pour Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, “nous ne combattons pas seulement unes épidémie, nous combattons aussi une infodémie”.  Cette dernière alimente la peur et incite les gens à procéder à des actes vains en vue de se protéger contre le coronavirus. Parmi les idées reçues, on retrouve celle qui consiste à se rincer le nez avec des solutions à base d’eau saline pour soulager certains symptômes de l’infection causée par le coronavirus.

Se rincer le nez avec de l’eau saline ne permet ni de prévenir ni de traiter le Covid-19

La maladie causée par le coronavirus engendre des symptômes similaires à ceux d’une grippe. Les signes cliniques les plus fréquents sont la fièvre, la toux sèche ainsi que la fatigue. Selon une mission commune réalisée en Chine sous la direction de l’OMS et relayée par BFM TV, 87,9% des cas ressentent de la fièvre, 67,7% ont une toux sèche et 38,1% expriment de la fatigue. 18,6% des cas ont ressenti de l’essoufflement, 13,9% des cas souffrent de maux de gorge, 14,8% ont eu des douleurs musculaires et 4,8% ont subi une congestion nasale. Par ailleurs, la maladie peut être asymptomatique dans certains cas rares. Les personnes qui constatent une congestion ou un écoulement nasal peuvent être tentées d’utiliser un spray nasal pour pallier ce symptôme. Seulement, l’avis du docteur Alain Ducardonnet est sans appel : “aucune propriété qui prémunit contre le virus, et encore moins traitant le coronavirus” ne se trouve dans ces produits. Ainsi, les sprays nasaux sont obsolètes en cas de contamination par le coronavirus.

L’infection causée par le coronavirus ne se traite pas comme un rhume

Comme l’indique l’OMS dans ses recommandations en ligne “rien ne prouve que le fait de se rincer régulièrement le nez avec une solution saline protège les gens contre l’infection par le nouveau coronavirus”. Si cette pratique a fait ses preuves pour traiter les signes d’un rhume ordinaire, elle ne prévient pas les infections respiratoires comme le Covid-19.

Les sprays nasaux, dangereux ?

Le 22 mars dernier, la Direction Générale de la santé a adressé un courrier aux professionnels de la santé. Elle a précisé que “les lavages de nez sont décommandés, ils pourraient favoriser la dissémination virale”. Jean-Michel Klein, président du Conseil national professionnel des ORL, a expliqué que se rincer le nez pouvait “envoyer le virus de la muqueuse nasale dans les poumons”, favorisant ainsi une infection.

Pas d’anti-inflammatoires ou de corticoïdes non plus

Les scientifiques ont récemment découvert que l’anosmie (perte de l’odorat) et l’agueusie (perte de goût) pouvaient également faire partie des symptômes associés à l’infection au coronavirus. Selon France TV Info, lorsqu’une personne présente une perte de l’odorat associée à une congestion nasale, elle peut être tentée d’utiliser un spray nasal pour soulager ses symptômes. Mais l’avis de Jérôme Marty, médecin généraliste et président de l’Union française pour une médecine libre, est implacable. “Pas de corticoïdes, pas d’anti-inflammatoires, parce qu’on a eu des cas sévères de personnes qui en avaient pris. Que ce soit par forme inhalée, par spray, par patch, ou par crème”, précise-t-il. Dans ce sens, la Société française d’ORL a émis aux médecins ses recommandations. “Nous conseillons aux médecins de ne pas prescrire des corticoïdes par voie générale ou locale devant tout tableau clinique comportant une anosmie ou une dysgueusie aiguës”, précisent les spécialistes. Ainsi, il est préférable d’éviter de traiter l’anosmie en prescrivant des corticoïdes. En sus, les spécialistes ont constaté que l’anosmie évoluait favorablement et de façon naturelle dans la plupart des cas. Dans ce sens, la Société française d’ORL conseille aux médecins de “fournir au patient une liste d’exercices de rééducation à pratiquer quotidiennement” afin de soulager ce symptôme.

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