Ni la bise, ni les baisers? Avec l’épidémie de coronavirus qui sévit en France, les gestes “barrière” sont de mise, recommandant de limiter la proximité physique. Et le sexe dans tout ça?
Ne pas serrer la main, ni faire la bise, éviter de se toucher le visage, éternuer dans son coude… En pleine épidémie de coronavirus, les gouvernements et scientifiques multiplient les recommandations restreignant les contacts entre personnes, afin de limiter la propagation du Covid-19. Mais au même titre qu’il est recommandé d’éviter de faire la bise à son collègue, doit-on proscrire les baisers langoureux et échanges charnels dans notre intimité? Les règles sanitaires ne se sont pas clairement avancées dans la sphère sexuelle.
Comme le précise Santé Publique France, “il est probable que ce coronavirus soit similaire aux autres coronavirus humains, qui sont généralement transmis lors de contacts étroits par l’inhalation de gouttelettes infectieuses émises lors d’éternuements ou de toux par le patient ou après un contact avec des surfaces fraîchement contaminées par ces secrétions”.
Pour rappel, le Covid-19 est un nouveau coronavirus, que scientifiques et experts découvrent encore et tentent de comprendre. “Des lacunes importantes demeurent”, écrivait dans un rapport l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) fin février. Certains points restent ainsi encore difficile à déterminer clairement, comme tous les paramètres relatifs à sa transmission.PROMOTED CONTENT
Pas considéré comme une IST pour le moment
Échanger des baisers avec des personnes porteuses du coronavirus, c’est bien évidemment un risque d’être contaminé, puisqu’il se transmet par postillons selon les observations actuelles. Toutefois, le Covid-19 n’est pas encore catalogué comme infection sexuellement transmissible.
“Bien que les coronavirus ne soient généralement pas transmis sexuellement, il est trop tôt pour le savoir”, écrit le New-York Times, sur la base de déclarations de l’Organisation Mondiale de la Santé. Pour totalement éviter la propagation du coronavirus, tout échange charnel est donc, en soit, à éviter.
“Tout sexe entraîne un contact étroit. C’est la définition du contact étroit”, souligne dans le média américain Vox, Anna Muldon, chercheuse en maladies infectieuses à l’Université d’Arizona. “Il n’y a donc aucun moyen de d’en avoir sans risquer la transmission”.
“Comme leur nom l’indique, les infections sexuellement transmissibles (IST) se transmettent principalement lors des rapports sexuels”, explique l’OMS. “Il existe plus de trente agents infectieux, bactéries, virus ou parasites, transmissibles de cette manière”. Parmi les plus courantes les chlamydioses, la syphilis, l’herpès génital, l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ou encore l’hépatite B.
Le coronavirus, pas encore un tue-l’amour
Malgré les différents avertissements diffusés, 66% des Français interrogés déclarent avoir fait la bise, ces derniers jours, à des personnes qu’ils connaissent et 61% leur avoir serré la main, selon un sondage Elabe/Berger-Levrault pour BFMTV mercredi.
Interrogées par l’AFP, plusieurs personnes ont même déclaré que cette période de crise sanitaire ne les refrénaient pas forcément à rencontrer des inconnus, et à échanger certains fluides avec eux. Au contraire, une femme raconte n’avoir jamais eu autant de “matchs” sur l’application de rencontres Tinder, “j’ai l’impression que ça booste, tout le monde se connecte, se décoince”, raconte-t-elle. Cette application met toutefois en garde ses utilisateurs, entre deux “matchs” de personnes, s’est glissée une “carte d’avertissement” renvoyant aux consignes de l’OMS sur les “gestes barrière”.
Ce matin sur @BFMTV on parlait de vos rencards Meetic / Grindr / Tinder 😇
On est allé vous demander si – et comment – vous preniez vos précautions à l’heure du coronavirus… pic.twitter.com/J8sAURWmMF— Julien Migaud-Muller (@jul_mm) March 10, 2020
“Si vous ressentez qu’il n’y a ne serait-ce qu’une chance que vous vous sentiez mal, pour quelque raison que ce soit, n’allez pas au bar, n’utilisez pas Grindr ou Tinder [applications de rencontres, ndlr], ce jour-là”, déclare Anna Muldon.
Aux États-Unis, qui commence à prendre des mesures pour lutter contre la propagation du Covid-19, une orgie prévue à Los Angeles a été maintenue, rapporte le New-York Post. Les organisateurs, le sex-club Snctm, assurent que les mesures sanitaires seront prises: désinfection des lieux, sélection des participants, plus de savon et de désinfectant…